Le Bonimenteur

Mesdames, et Messieurs, demoiselles, et damoiseaux, les filles et les gars, monstres et merveilles, vous, vivantes expressives,  

Ce qu’il se passe derrière moi, n’est pas surnaturel…
approchez, approchez…mais bel et bien la vie en transparence…approchez encore…vous entendez des cris, ce sont déjà les vôtres, en substance, vous entendez comme elles crient, approchez encore…plus près, plus fort, ce sont ces cris, le plaisir de les entendre vous excitent, déjà oui, déjà trop, c’est encore, oui encore, encore trop, oui encore plus, non messieurs vos oreilles, pas fermées, c’est le moment d’ouvrir, sens, tous vos sens, pieds et poings liés…vous transpirez en soupirs (un temps)
Le Bonimenteur se déshabille lentement derrière le rideau puis réapparaît.
Nu, Le Bonimenteur derrière ce rideau.
C’est toute la grandeur majestique, la sensualité ventilée, le plaisir infernal, la bestialité du vent, les cornes abruptes, l’élan cornélien, le cocu personnifié, l’élégance nue, l’élément dévastateur, la page blanche dégoulinante, les sexes en éveil, l’écaille d’un jour, le vide endormi, les dessous attachées, le Spleen Baudelairien, l’étranglement incertain, le viol collectif volontaire…chut
Du choix : pour vous Mesdames, des militaires en masse, des instituteurs sans filet, des joueurs de foot dégoulinant de bouillante boue, des ministres baise en ville, des prêtres modernes, des représentants de commerce en Anus artificiel…
  (Un temps)
– Oui mesdames au premier rang mettez-vous à l’aise, enlevez tout ce que vous pouvez…
Chaud, froid, humide, étiré, corps contre sens, vivante, étranglées par dessous, habillés pardessus,

Refrain
Bruit plus lointain, musique incertaine, cru, tonique, lumière incertaine, Cuite.
(Un temps)

Pour vous messieurs, un choix…un choix…exemplaire, des petites femmes de Pigalle,
des tas de twitSecrétaire, des femmes pompiers, remplies d’extincteur, des actrices pornos blondes, des mortes nymphomanes encore chaudes, des vivantes à souhait, des colombes en guerre, des guerrières à la Lumière de Jeanne d’Arc (un temps)
 – Oui c’est ça monsieur montait sur scène,  pantalon au vestiaire, excité devant tout, madame montait aussi…vos pieds peints nus,
    •    
Refrain
Bruit plus lointain, musique incertaine, cru, tonique, lumière incertaine, CUITE.

Montez-vous ensemble, sur la rambarde, fermez bien les yeux, coupez tout contact de votre Cellulaire portatif, et enfilez ce que j’appelle la tenue du Bonheur, l’intact tenue du bonheur, l’uniforme strictement sensitif…prenez, maintenant l’espace d’un instant sur scène, prenez place, mesdames, jeunes filles, prenez place, messieurs, vos doigts sont tenus par vos gants matlasés, vos sourires sont angéliques…

Quand tout commence par un petit cri, gémissement, cré..quitement, crépitement, Tournure des mots, avalanche de salive…
Yeux écarquillés, monture distordante, effroyable poitrine, attente Collective.
Quelques secondes, et ce Rouge Rideau va tomber devant vous, velours dépassé, couture étroite, mignonnes approchez, plus que quelques secondes, l’ineffable spectacle, l’entendement parcouru, le désarroi intérieur, cruelle.
Coups frappés, Bruit.

Refrain
Bruit plus lointain, musique incertaine, cru, tonique, lumière incertaine, CUITE.

par Virginie Paoli

Comedienne, Auteur

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