Autobiographie

Monsieur Le Néant, Tailleur de Pierre… 45 ans, cheveux longs bruns frisés, barbe en Bouche, lèvres pulpeuses, mains robustes  et caillées.

Une histoire, un nom aléatoire, vif, …un nom que j’ai dû mal à porter,
ce nom. Je… … je le traîne depuis l’enfance, il me traîne depuis toujours.
Il s’entend, il s’écoute, il se livre, se chuchote.
Il me traîne partout où je vais. Il s’étire à 2 ans, s’exclame à  8 ans, s’apostrophe à 14, se verbalise à sa majorité, se cristallise, et se fend.
Il est extrêmement doux et jaloux.
Si je le crie haut et fort, il se chevauche avec un autre nom, et n’a pas l’habitude d’être dans la lumière. Enfant déjà, je rougissais devant ce tableau noir.
Dès que j’entendais mon nom, je me ratatinais sur ma chaise, pour disparaître au seul son, de mon nom… « Le néant ». « Par ici, le Néant », « par là, Monsieur le Néant? » Présent !!!
Ma maladie craintive, ou ma crainte maladive, donner à mes mains, cette chaleur humide, et moite, qui rendait vite friable la craie de mon enfance,
Je me cachais derrière cette maîtresse femme.
Mon désir de la toucher, s’accompagnait souvent de soubresaut : « ohoh…euheuheuh ! ».
Mon nom, aujourd’hui je suis incapable de le prononcer.

Par Virginie Paoli

Comedienne, Auteur

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